In Breve
(lingua: Français
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En parcourant le programme de Nature et Decouvertes, une conférence d'Ariane Wilson auteur d' "Un violoncelle sur le Toit du monde" (ed. Presses de la renaissance) se déroule le JEUDI 27 NOVEMBRE DE 20 h à 22 h dans la salle Pierre Nicole, entrée au 9 Pierre Nicole ou au 270 rue Saint-Jacques, 75005, Paris RER B Luxembourg ou Port Royal (5 euros).
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En août 2000, Ariane Wilson franchit Shingo-La, le col qui donne accès à la vallée du Zanskar, au nord de l'Inde. De là, à 5 200 mètres d'altitude, elle entre dans un rêve né cinq mois plus tôt : parcourir la région au rythme de la marche, à la façon des musiciens ambulants afin de côtoyer les habitants, via l'échange musical.
Son bagage, inconnu par ces régions d'altitude, la rend exceptionnelle aux yeux des voyageurs mais bien plus encore à ceux des Zanskari avec qui elle est venue vivre. Ce n'est rien de moins qu'un encombrant violoncelle, instrument dont elle joue depuis l'enfance, que la jeune femme transporte. Si à 25 ans Ariane Wilson a déjà l'expérience du voyage, elle n'a jamais entrepris pareil défi. Et traverser le Zanskar, terrible étendue de roches encastrées les unes dans les autres jusqu'à former des vallées aux pistes menant à de pauvres villages ou à des monastères haut perchés, est une gageure.
Le Zanskar est épaulé au nord par le Ladakh sur la rive droite de l'Indus et flanqué au sud de l'État du Jammu & Kashmir, sur la rivière Jhelum. Ses montagnes, depuis longtemps auréolées de mystère, n'offrent que des vallées recluses et semi-désertes, cisaillées par le gel et les glaciers dans le basalte et le quartz. La belle saison ne réduit que partiellement l'enclavement de territoires qui connaissent fréquemment des températures hivernales de 35 °C. Ses habitants paient un lourd tribut à la terre pour lui arracher leur subsistance.
Mais portée par son rêve, la musicienne quitte Manali, dans l'Himachal Pradesh, pour le nord en bus. Très rapidement, suivie d'une amie d'enfance, Maya Gratier, elle délaisse les transports en commun, sangle le majestueux mais pesant instrument de musique sur son dos et continue à pied. Bien qu'inadapté aux sentiers escarpés et rocailleux du Zanskar, l'instrument n'empêche pas les deux amies d'aller de village en village. Descendant la verte et tumultueuse rivière Zanskar jusqu'aux rives de l'Indus, elles traversent plus de seize hameaux et franchissent neuf cols, dans un merveilleux tourbillon de notes, de chants et de danses. Partout, elles tissent des liens avec les enfants, avec les femmes et les moines ; partout, le violoncelle enchante les habitants par ses airs de musique classique et noue un dialogue sans paroles par l'improvisation. Loin de se contenter de l'étude des traditions musicales, les deux voyageuses se nourrissent de moments complices avec les Zanskari qui savent les écouter, ou mieux même, un instant, jouer du violoncelle.
À son retour, Ariane Wilson a écrit Un violoncelle sur le toit du monde (Presses de la Renaissance, 2002). Depuis, elle fait partager à travers des conférences-diaporamas ponctués d'improvisations musicales, son engouement pour le peuple zanskari.
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